Revue de Presse sur la pauvreté des jeunes 28/04

Admin - May 2, 2023

Décrochage Scolaire

 

Quand l'e-sport s'invite dans les classes de collège

Depuis plus d'un an, des ateliers de jeux vidéos compétitifs sont déployés dans trois établissements des Yvelines. 

  • Les élèves peuvent suivre des ateliers tous les jeudis de 14h à 18h, dans une salle équipée de PlayStation 5, de Nintendo Switch, d'ordinateurs, subventionnés par le Conseil Départemental.
  • Les ateliers sont animés par un bénévole, et chaque session rassemble des élèves de niveaux différents. Les 15 premières minutes sont consacrées à la présentation d'une des facettes de la pratique compétitive du jeu vidéo, l'e-sport. 
  • Les premiers résultats montrent que ces ateliers permettent d'améliorer les compétences psychosociales des élèves, et de se familiariser avec l'utilisation des outils numériques (clavier, souris...). 
  • Si l'initiative, copilotée par la délégation au numérique de l'académie de Versailles, a nécessité quelques investissements et la levée de la méfiance des parents et des professeurs, son succès se mesure aux retours très positifs des élèves et aux nombreuses demandes d'autres établissements pour sa mise en place. 

Voir l'article.


Une "classe tremplin" pour lutter contre le décrochage scolaire au collège Arthur Rimbaud de Latillé dans la Vienne

Pour lutter contre le décrochage scolaire, le collège Arthur Rimbaud dans la Vienne expérimente un dispositif innovant de "classe tremplin" depuis septembre 2022. 

  • Cette classe est composée d'élèves en difficultés qui travaillent sur un projet commun, hors du programme. Cette année, le projet consiste en la fabrication d'une vidéo de découverte de la commune de Latillé, illustrée et animée par les élèves, qui sera accessible à tous les visiteurs. 
  • Elle est animée par deux professeurs de mathématiques et de français, et permet de remotiver les élèves, de créer du lien, et de leurs prouver qu'ils ont des compétences et des qualités qu'ils peuvent valoriser.
  • A la rentrée 2023, tous les collèges de France devraient être dotés d'une classe de "Sixième tremplin", avec une heure d'approfondissement et une heure de consolidation des acquis fondamentaux. Des professeurs des écoles pourront intervenir dans les collèges pour accompagner les élèves dans l'acquisition de ces savoirs. 

Voir l'article.


Dans l'Aube, le dispositif Dynamo accompagne 220 jeunes décrocheurs depuis mars 2020

L'espace d'insertion jeunes Dynamo de l'association Aurore, a ouvert ses portes en étroite collaboration avec les Missions Locales, les cités éducatives, et les centres de formation des départements. 

  • L'objectif de ce dispositif est d'accueillir les jeunes dans un endroit chaleureux où ils peuvent venir se former, se sociabiliser et mener des projets. 
  • Les jeunes ont entre 16 et 25 ans et sont sans emploi, ni éducation, ni formation (NEET). 
  • Le dispositif propose des temps individuels (accompagnement à la résolution des problèmes personnels et professionnels) et collectifs (ateliers de sport, théâtre, écriture, slam...).
  • L'espace a accueilli plus de 220 jeunes depuis 2020, avec un taux de sortie positive de 54%. Parmi ces jeunes, 33% viennent de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE). 

Voir l'article.

 

Insertion Professionnelle

 

Une nouvelle étude du Cereq sur les effets du service civique sur l'insertion professionnelle

Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) a réalisé pour l'Agence du service civique, une étude des effets du service civique sur l'insertion professionnelle.

  • L'étude montre que les jeunes ayant suivi une formation non, ou faiblement professionnalisante, accomplissent plus souvent une mission de service civique. C'est notamment le cas des bacheliers de filière générale ou des étudiants sortant de licence générale. Ceux issus des formations professionnelles s'orientent moins vers ce dispositif, tous niveaux d'enseignement confondus. 
  • L'étude révèle également que la catégorie socioprofessionnelle des parents joue un rôle prépondérant : les jeunes boursiers sur critères sociaux, et ceux dont l'un des parents au moins est fonctionnaire réalisent plus souvent un service civique. 
  • Les résultats montrent aussi une surreprésentation des jeunes femmes, et des jeunes issus de Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV). 
  • Contrairement aux autres études existantes sur le devenir des jeunes après le passage par un service civique, les données mobilisées permettent de comparer leur insertion à leurs homologues qui n'ont pas effectué de service civique. Les résultats obtenus montrent ainsi que le service civique, qu'il soit réalisé avant ou après la fin des études, favorise l'accès à l'emploi pour les jeunes issus de l'enseignement secondaire. Ils sont aussi plus nombreux à reprendre des études et une formation trois années après la fin de leur formation initiale, soulignant l'impact de ce dispositif dans la construction professionnelle des jeunes. 
  • Cependant, au niveau des conditions d'emploi, les résultats montrent que les jeunes ayant réalisé un service civique accèdent à des conditions moins favorables en termes de stabilité d'emploi et de rémunération. Cela peut s'expliquer par la spécificité des emplois occupés par les jeunes passés par le service civique : plus d'emplois dans le secteur public, dans des associations, et dans des domaines tels que l'enseignement, la culture, la santé et le travail social. 

Voir l'article.
Voir l'étude. 


Nouveau rapport du Haut-Commissaire au travail sur le plan "France Travail"

Entre 2,3 et 2,7 milliards d'euros doivent être investis entre 2024 et 2026 pour mettre en place "France Travail", un plan destiné à améliorer la formation, l'insertion professionnelle et la recherche d'emploi en France. 

  • Cette promesse de campagne du Président Macron vise un taux de chômage de 5% à horizon de 2027, et veut simplifier les démarches, aussi bien pour les demandeurs d'emploi que pour les entreprises. 
  • L'objectif est de favoriser la coopération entre les acteurs du secteur, en mettant en place un réseau France Travail impliquant l'Etat, les collectivités et les partenaires sociaux. Les Missions Locales deviendront ainsi "France Travail Jeunes", Cap emploi deviendra "France Travail Handicap", et Pôle Emploi deviendra "France Travail". 
  • Parmi les chantiers annoncés, on trouve la proposition d'obligation d'inscription des allocataires du RSA à Pôle Emploi, et leur accompagnement renforcé. Les allocataires du RSA devront attester de 15h à 20h d'insertion par semaine (formation, ateliers CV, stages en entreprise...). Sinon, ils pourront perdre une partie de leur RSA (607€ aujourd'hui pour une personne seule).

Voir l'article.

 

Mécénat

 

AXA publie son premier rapport d'engagement "Agir pour le progrès humain" au titre de l'année 2022

Les Mutuelles AXA éditent leur premier rapport d'engagement au titre de l'année 2022 sur leurs actions de mécénat. 

  • En 2022, les Mutuelles AXA ont soutenu 101 projets dans quatre champs d'action : solidarité, environnement, territoires et santé. 
  • Le champ santé est un nouveau champ ouvert en 2022, avec 21 projets soutenus autour des enjeux de la santé et de la recherche médicale. 
  • 100 000 personnes ont bénéficié des actions de ces projets, et le programme de soutien à la recherche médicale a permis à une vingtaine de laboratoires de poursuivre des projets de recherche sur les maladies infantiles, la perte d'autonomie ou la formation d'excellence des jeunes chercheurs . 

Voir l'article.

 

Lutte contre la pauvreté

 

La loi Kasbarian-Bergé entend durcir la répression contre les personnes "squattant" un bâtiment vacant

Le 4 avril 2023, les députés ont adopté la proposition de loi portée par Guillaume Kasbarian et Aurore Bergé sur l'occupation illicite des logements. 

  • Le texte prévoit de tripler les sanctions contre les squatteurs de logement, passant à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Il prévoit également une peine de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende pour le squat d'un local non résidentiel (bureaux, commerces, entrepôts, hangars agricoles...). 
  • De plus l'incitation au squat par propagande ou publicité pourra être punie d'une amende de 3 750 euros.
  • La proposition de loi prévoit également une peine de 7 500 euros d'amende pour un locataire qui se maintient dans son logement plus de deux mois après "une décision de justice définitive et exécutoire ayant donné lieu à un commandement régulier de quitter les lieux". Le texte prévoit aussi d'intégrer de manière systématique dans les contrats de bail une "clause de résiliation de plein droit", que le propriétaire pourra activer sans avoir à engager une action en justice, accélérant les procédures en cas de loyers impayés. 
  • Cette proposition de loi inquiète les associations de lutte contre le mal-logement, qui dénoncent une "loi anti-squat" et une "loi anti-pauvres". Ces inquiétudes sont partagées par la défenseure des droits, la Commission nationale consultative des droits de l'homme, le rapporteur spécial de l'ONU sur le logement convenable, et par le rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits humains, qui ont tous fait part de leur malaise concernant le texte. 

Voir l'article. 

 

Des études et lectures intéressantes...

 

...sur les inégalités sociales et la pauvreté

L'Observatoire des inégalités analyse le taux de chômage des immigrés et de leurs descendants. Il s'élève à 12,7% selon le ministère du Travail en 2021, celui de leurs descendants à 11,6%, contre 6,8% dans le reste de la population. Il y a toutefois de fortes inégalités suivant le pays d'origine : les immigrés européens ont un taux de chômage proche de la moyenne française, alors que celui-ci atteint plus de 15% pour les immigrés d'origine Africaine. Une partie de cette situation s'explique par le niveau de diplôme : seuls 33% des immigrés en âge de travailler sont diplômés de l'enseignement supérieur, contre 41% des individus sans ascendance migratoire. Les immigrés sont plus souvent diplômés du secondaire (Bac ou CAP) et 37% sont peu diplômés, contre 15% dans le reste de la population. Ils occupent plus fréquemment des métiers d'ouvriers ou d'employés, où les taux de chômage sont plus élevés que chez les professions intermédiaires ou les cadres. Cependant, le niveau de diplôme n'explique pas à lui seul les écarts observés. Toutes choses égales par ailleurs, un immigré venu d'Afrique à un risque 83% fois plus élevé d'être au chômage qu'un individu sans ascendance migratoire. Cela s'explique par le manque de réseau, les difficultés à faire reconnaître un diplôme obtenu à l'étranger, et par l'interdiction de postuler à des emplois fermés aux étrangers non européens, dans la fonction publique notamment.  Voir l'étude.


L'Institut national d'études démographiques (Ined) publie une étude sur les effets de la séparation des conjoints sur le niveau de vie des enfants. Si 4% des enfants vivant avec leurs parents passent chaque année sous le seuil de pauvreté, ce chiffre s'élève à 21,5%, soit cinq fois plus, l'année de la séparation de ces derniers. Le taux de pauvreté atteint ainsi 29% chez les enfants de couples séparés, contre 13% chez ceux dont les parents ne le sont pas. L'altération du niveau de vie diffère selon le mode de garde. La résidence alternée induit une baisse du niveau de vie de 24% lorsqu'ils résident principalement chez la mère (la majorité des cas), et 12% lorsqu'ils résident principalement chez le père. Cela s'explique par le fait que les charges autrefois partagées (logement, chauffage, voiture...) sont désormais à la charge d'un seul parent, et par l'écart initial de niveau de vie entre hommes et femmes. L'étude montre également que le taux de pauvreté varie selon l'âge de l'enfant : plus le divorce intervient tôt dans l'enfance, plus le risque de pauvreté est important. Par exemple, 35% des enfants de deux ans dont les parents viennent de se séparer sont "pauvres", contre 22% de ceux de 13 ans. Cependant les données témoignent d'un effet de structure : soit un niveau de vie inférieur à la moyenne ou des conditions de vie difficiles préexistantes à la décision de séparation. Voir l'article. Voir l'étude. 


...sur la fracture numérique

Le Défenseur des droits, Claire Hédon, alerte dans son rapport annuel publié le 17 avril, sur les conséquences de la dématérialisation excessive des services publics pour les Français les plus vulnérables. D'après son analyse, un tiers des Français se retrouve en difficulté face au remplacement du contact humain par les démarches en ligne. En 2022, le Défenseur des droits a reçu 125 456 réclamations, soit 9% de plus qu'en 2021. 4 millions de personnes sont encore sans connexion internet en France, et de nombreux dysfonctionnements des plateformes ont été signalés, notamment pour la plateforme "MaPrimeRénov", un dispositif d'aide à la rénovation de logements. Outre les personnes âgées particulièrement concernées, le Défenseur des droits insiste sur la vulnérabilité des étrangers, notamment face à la dématérialisation des procédures de demande d'asile et de titre de séjour. Voir l'articleVoir l'étude.