Revue de Presse sur la pauvreté des jeunes 12/07

Admin - 11 juil. 2023

Santé mentale des jeunes 

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Santé Publique France publie les premiers résultats de son étude Enabee sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans

Santé Publique France publie une étude inédite sur la santé mentale et le bien-être des enfants de 3 à 11 ans à partir d'enquêtes menées entre le 2 mai et le 31 juillet 2022, auprès de 15 000 enfants, 15 000 enseignants et 10 000 parents.  

  • Les résultats montrent que 13% des enfants en élémentaire présentent un trouble probable de santé mentale (trouble émotionnel, oppositionnel, déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité...).
  • Pour la première fois, cette enquête prend en compte le ressenti des enfants sur leur propre situation, c'est pourquoi les auteurs parlent de troubles "probables", ceux-ci ne sont pas toujours vérifiés par un diagnostic médical.
  • Les chercheurs ont identifié trois types de troubles probables : parmi les enfants interrogés 5,6% présentent un trouble émotionnel (anxiété par exemple), 6,6% un trouble oppositionnel (colère par exemple), et 3,2% un trouble de déficit de l'attention.
  • L'étude relève que les troubles émotionnels ou dépressifs sont plus fréquents chez les filles et les troubles du comportement plus fréquents chez les garçons. 
  • D'autres analyses doivent être menées dans les prochains mois afin d'étudier les liens entre les facteurs relatifs à la vie de l'enfant (environnement, santé de l'enfant, santé des parents...) et leur santé mentale. Une étude sur les enfants en maternelle est également prévue ainsi qu'une autre dans les Outre-mer.

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Logo Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques

La DREES publie une nouvelle étude sur les difficultés psychosociales des enfants et des adolescents au premier semestre 2021

Cette étude complémentaire à celle de Santé Publique France a été réalisée à partir du troisième volet ajouté à l'enquête Epidémiologique et Conditions de Vie (EpiCov) liée au Covid-19 de la Direction de la recherche, des études et de l'évaluation, et des statistiques (DREES). Elle vise à porter un éclairage sur les disparités sociales, le retentissement des difficultés psychosociales dans la vie quotidienne des jeunes, et le recours aux soins pour motifs psychologiques au cours de la crise Covid.

  • Les résultats montrent que chez les 3-17 ans, près d'1 mineur sur 10 présente des difficultés psychosociales.
  • Celles-ci varient beaucoup selon l'âge et le sexe. Dans l'ensemble, les difficultés psychosociales concernent 10% des garçons et 7% des filles, âgés de 3 à 17 ans.
  • Ces difficultés tendent à diminuer à mesure que l'enfant grandit, bien que le retentissement sur sa vie quotidienne tend lui à augmenter avec l'âge.
  • Les jeunes garçons présentent plus de problématiques externalisées : de type comportementales (19% des 3-5 ans), ou attentionnelles et d'hyperactivité (17% des 6-10 ans).Leurs difficultés relationnelles tendent à s'accroître avec l'âge et concernent 1 garçon sur 5 entre 11 et 17 ans (18%). 
  • Les filles sont plus concernées par les problématiques émotionnelles (15% des 6-10 ans) qui tendent à se maintenir jusqu'à l'adolescence (13% des 15-17 ans). 
  • Les enfants de ménages les moins aisés sont plus concernés par ces difficultés.
  • Sur la question du recours aux soins, entre mars 2020 et juillet 2021, 12% des 3-17 ans ont consulté pour motif psychologique (12% des garçons et 13% des filles). 
  • Là encore, des inégalités sociales persistent : les ménages aisés recourent davantage aux psychologues dont les consultations libérales n'étaient alors pas couvertes par le dispositif MonParcoursPsy introduit en 2022.
  • Les analyses toutes choses égales par ailleurs montrent que ces inégalités sociales de recours sont plutôt liées au niveau d'éducation et au parcours migratoire des parents, qu'au niveau de vie. 
  • Les enfants dans les territoires ultramarins recourent également moins, à difficultés égales que ceux de France métropolitaine.

Important : l'étude Enabee de Santé Publique France s'appuie sur trois informants "Enfant", "Parents", "Enseignant" et permet une évaluation au plus juste du bien-être et de la santé mentale des enfants. L'enquête EpiCov n'était elle pas conçue dans cet objectif et seuls les parents ont répondu à des questions sur un de leurs enfants âgés de 3 à 17 ans. Ainsi, cela ne permet pas d'estimer des indicateurs épidémiologiques comparables à ceux publiés à ce jour à partir d'Enabee. Cette enquête vient toutefois compléter l'étude Enabee en estimant les grands types de difficultés psychosociales rencontrées chez l'enfant et l'adolescent en juillet 2021 et de relever les premiers facteurs de risque et d'inégalités sociales quand on parle de santé mentale des jeunes

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Le journal l'Etudiant, en lien avec BVA réalise sa 6e vague du baromètre de la confiance des jeunes dans l'avenir

Trois ans après la crise sanitaire, le journal l'Etudiant publie les résultats de la 6e vague de son baromètre de la confiance des jeunes dans l'avenir. 

  • En mai 2023, 77% des 15-20 ans s'affirment motivés dans leurs études et 71% optimistes quant à leur réussite. 
  • Cependant, 61% se déclarent aussi stressés et seulement 47% se disent épanouis.
  • La crise sanitaire a fortement marqué les collégiens, lycéens et étudiants arrivant dans l'enseignement supérieur. Cette génération a dû faire face à la réforme du lycée, aux nouveaux choix de spécialités et aux problèmes liés à Parcoursup.
  • Ces événements ont provoqué une onde de choc sur la santé mentale, les apprentissages, la réussite et les choix d'orientation. 
  • Les jeunes ont beaucoup souffert de l'isolement et du manque de contacts pendant les confinements et ont encore aujourd'hui du mal à raccrocher au monde habituel et au rythme de travail.
  • Les élèves changent beaucoup plus de voies en première année d'études, ils abandonnent plus facilement.
  • Pour le sociologue Camille Peugny, en plus de la crise sanitaire, la fragilité de la santé mentale des jeunes est aussi liée au système mis en place par Parcoursup. Selon lui, les choix d'orientation interviennent très tôt dans la scolarité au lycée et le temps de la jeunesse est davantage marquée en France par un sentiment d'urgence que dans d'autres pays européens. De plus, ce système fait peser le choix de l'orientation principalement sur les familles, favorisant les inégalités. 

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Décrochage Scolaire

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L'Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire (INJEP) publie un nouveau rapport avec les chiffres clés 2023 sur la jeunesse en France

En 2023, les 15-29 ans représentent 17,3% de la population totale, parmi eux 32% habitent en milieu rural. L'étude fait remonter de nombreuses données :

Sur la scolarisation et le décrochage scolaire 

  • En 2020-2021, 87% des 15-19 ans sont scolarisés, c'est 39% pour les 20-24 ans. L'âge moyen de la fin de la scolarité est de 21,6 ans.
  • En 2020, 76,9% des jeunes qui ont obtenu leur bac poursuivent des études dans l'enseignement supérieur. 
  • En 2021, 7,8% des jeunes sont des sortants précoces du système scolaire et sont sans étude, ni emploi, ni formation (NEET) avec un faible niveau de diplôme. Ce chiffre est plus faible que la moyenne européenne (9,7%) mais plus élevé qu'en Pologne (5,9%) ou qu'aux Pays-Bas (5,3%).
  • Chez les 25-34 ans, 68% des enfants de cadres ou professions intellectuelles supérieures sont sortis avec un diplôme du supérieur (long), contre 21% chez les enfants d'ouvriers. 3% sortent avec le brevet ou sans diplôme, contre 16% chez les enfants d'ouvriers. 
  • En 2020, 9,5% des jeunes ont des difficultés de lecture, dont 4,6% si sévères qu'elles peuvent être considérées comme de l'illettrisme.

Sur l'insertion professionnelle 

  • En 2022, 34,9% des 15-24 ans sont en emploi (63% en CDI, 25% en CDD, 7% non-salariés, 4% en stage ou en alternance). 22,5% de ces emplois sont à temps partiel : ce chiffre monte à 29% pour les jeunes femmes contre 17% pour les jeunes hommes. 
  • En 2022, le taux de chômage des 15-24 ans est de 17,3% et 12,4% des 15-29 ans sont des NEET. 

Sur la pauvreté des jeunes

  • 4,3 millions des jeunes métropolitains de moins de 30 ans ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, 20,2% ont moins de 18 ans contre 14,6% dans la population générale. 

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A partir de septembre, les lycéens professionnels montrant des signes de décrochage pourront être orientés en cours d'année, vers d'autres structures d'accueil

Parmi les mesures pour réformer les lycéens professionnels, l'exécutif envisage de généraliser à la rentrée le dispositif "Tous droits ouverts" qui permet d'orienter des élèves montrant des signes de décrochage vers des structures d'accompagnement, d'insertion ou de formation, sans attendre la fin de l'année. 

  • Alexandre Schajer, président du Réseau des écoles de le deuxième chance évoque une expérimentation dans l'académie de Reims, la "tri-alternance". Les élèves ont eu la possibilité de passer un tiers de leur temps au lycée, un tiers dans une école de la deuxième chance pour travailler les compétences transverses, et un tiers en entreprise. 
  • A l'issu de cette expérimentation, 70% des jeunes ont été conduits vers l'apprentissage.
  • Les syndicats redoutent cependant une externalisation du décrochage avec de telles mesures.

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Pauvreté et inégalités sociales

Logo Observatoire des inégalités

L'Observatoire des Inégalités a publié son grand rapport sur les inégalités en France début juin et propose de nouvelles données sur les territoires ultramarins

Grâce à une nouvelle mesure de la grande pauvreté par l'Insee, les données sur les territoires ultramarins sont mieux appréhendées. Cette nouvelle mesure est plus précise car les situations locales sont désormais calculées en fonction des situations au national, et non plus en fonction du niveau de vie de chaque territoire. Ainsi, la pauvreté n'est plus minimisée.

  • En 2018, si la grande pauvreté touche 2% des habitants, elle touche 11,8% de la population en Guadeloupe, 10,5% de celle de Martinique, 13,5% des réunnionnais et 29,1% des guyanais. 
  • Aux Antilles, 25% des personnes en situation de grande pauvreté vivraient avec 500€ ou un peu plus par mois. 
  • Toute une partie des habitants d'Outre-mer vivent ainsi dans des conditions parfois proches de celles des pays les plus pauvres du monde, alors que la France est l'un des pays les plus riches. 

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La Fondation des Femmes a publié un rapport analysant l'ensemble des coûts portés par les mères en raison de leur maternité

Les autrices du rapport ont observé les coûts à tous les stades de la maternité : avant la naissance, à la naissance, et sur le long terme. 

  • La maternité engendre d'abord des coûts directs : malgré la prise en charge par la Sécurité Sociale des frais médicaux liés à la grossesse, certaines dépenses persistent (achat de vêtements de grossesse, dépassements d'honoraires...).
  • Les femmes peuvent aussi avoir besoin d'ajustement de leur emploi du temps à cause des symptômes physiques liés à la maternité, parfois synonymes de pertes de revenus, comme une réduction du temps de travail. 
  • Les chercheuses identifient aussi les coûts liés à la discrimination : discrimination par les employeurs, une mère sur deux estime que la maternité a "freiné leur carrière". 47% des mères réduisent ou arrêtent leur activité l'année suivant la naissance d'un enfant, contre 6% des pères. Elles prennent aussi plus fréquemment des journées de congé lorsque leur enfant est malade. 
  • Les femmes les plus précaires subissent plus fortement la baisse de revenus liée à la maternité. Elles sont mêmes susceptibles de basculer dans la pauvreté. La perte des avantages en nature liés à l'emploi (indemnité repas...), les affecte plus fortement. Les indemnités de congé maternité peuvent être insuffisantes car elles sont calculées à partir des derniers mois d'activité. Or, en particulier pour les femmes exerçant des métiers pénibles, ceux-ci peuvent être adaptés à leur situation physique, parfois au prix d'une rémunération plus faible, elles peuvent par exemple réaliser moins d'heures supplémentaires. 
  • Aussi, alors que 22% des familles aisées disposent d'une place en crèche, ce n'est le cas que pour 5% des familles les plus modestes. Les établissements favorisant souvent les enfants dont les deux parents travaillent (selon Terra Nova), pénalisent les femmes en recherche d'emploi. 

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Le Secours Catholique publie son étude annuelle sur les visages de la pauvreté

Chaque année, le Secours Catholique dresse les contours des multiples visages de la pauvreté en France et propose des solutions pour la combattre. 

  • Les mères isolées sont le type de ménage le plus souvent rencontré par l'association.
  • Sur environ 1 million de personnes accueillies en 2021, près de 400 000 sont des enfants.
  • Les hommes seuls, pour la plupart au chômage ou inactifs ou ayant une très petite retraite, constituent le second profil des bénéficiaires du Secours Catholique. 
  • Les couples avec enfants sont le troisième type de ménage le plus fréquent parmi les bénéficiaires. 
  • En hausse depuis 10 ans, la part des personnes issues de l'immigration s'élève à 50%, parmi eux, les 2/3 sont en cours ou non régularisés et vivent nécessairement dans l'extrême pauvreté, les demandeurs d'asile ne disposant que d'une allocation mensuelle de 200 à 430€. La loi très restrictive sur l'emploi freine les envies des jeunes motivés à travailler, c'est pourquoi une partie d'entre eux se réfugie dans l'économie parallèle. 
  • La crise sanitaire a mis à jour de nouvelles pauvretés, comme celle des femmes seules, âgées, aux carrières professionnelles compliquées et qui n'ont pas assez de ressources pour vivre. Il y a également les jeunes de 18 à 25 ans, en rupture familiale ou qui ne peuvent plus être soutenus par leurs parents. 
  • Le niveau de vie des bénéficiaires du Secours Catholique est de 548€ par personne, plus faible que le RSA. Une fois les charges préengagées payées, le reste pour vivre de ces ménages est de 5€, avec lesquels ils doivent se nourrir, s'habiller, se déplacer, se meubler...Or le Secours Catholique estime qu'il faut 7€ par jour et par personne pour se nourrir correctement.
  • Entre autres, le Secours Catholique propose comme recommandations de délivrer un titre de séjour pour les métiers en tension, d'abandonner les discours simplistes sur la pauvreté, et de relever les minima sociaux. 

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Des études et lectures intéressantes...

...sur l'illectronisme

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L'INSEE publie une nouvelle étude sur l'illectronisme en France. En 2021, cela concerne 15,4% des personnes de 15 ans ou plus résidant en France. 13,9% n'ont pas utilisé Internet au cours des trois derniers mois et 1,5% l'a utilisé mais ne possède pas les compétences numériques de base. L'étude montre également que l'illectronisme s'accroît nettement avec l'âge et est plus répandu chez les personnes modestes. Parmi les usagers d'Internet, 28% ont des capacités numériques faibles. La protection de la vie privée est le domaine de compétences le moins maîtrisé, tandis que presque tous les internautes savent communiquer par Internet. L'illectronisme a toutefois diminué de 3 points entre 2019 et 2021 dans le contexte de la crise sanitaire. Les compétences liées à l'utilisation de logiciels et à la recherche d'information en ligne se sont particulièrement diffusées. Voir l'étude.

...sur le chômage des jeunes

Un nouvel ouvrage vient d'être publié par Pierre Cahuc et Jérémy Hervelin sur l'état des connaissances sur les politiques d'emploi ciblées sur les jeunes. Les auteurs montrent que malgré leur coût, la plupart de ces dispositifs agissent très marginalement sur l'insertion professionnelle des jeunes sortis prématurément du système éducatif. A contrario, les auteurs relèvent l'efficacité de certains leviers actionnés dans d'autres pays, notamment l'orientation et la préparation des jeunes pendant leurs études et l'accompagnement par des conseillers jusqu'à l'obtention d'un emploi. Voir l'article.

N'hésitez pas à me faire remonter vos sources et ressources intéressantes pour que je puisse les partager dans cette revue de presse !