L'agence européenne des droits fondamentaux (FRA) appelle les Etats-membres de l'UE à renforcer leurs mesures de lutte contre la pauvreté infantile
L'agence européenne des droits fondamentaux met en garde les Etats-membres de l'UE contre la tendance à la hausse du nombre d'enfants menacés de pauvreté ou d'exclusion sociale.
Derrière le décrochage scolaire, de fortes inégalités sociales
Si le décrochage scolaire baisse depuis 40 ans en France, touchant un peu moins de 8% des jeunes âgés de 18 à 24 ans, ce phénomène cache d'importantes inégalités. Les sortants précoces sont plus souvent issus de la voie professionnelle du lycée, et sont inégalement répartis sur le territoire.
Le décrochage scolaire dans les lycées professionnels
Selon la ministre en charge de l'Enseignement et de la Formation professionnelle, Carole Grandjean, 16% des lycéens en bac pro ont aujourd'hui des difficultés de lecture et d'écriture à l'issue de leur diplôme. Un paradoxe quand de plus en plus d'élèves obtiennent leur diplôme (taux de réussite de 82,2% en 2022 vs 72,7% en 1995).
Dernière évaluation du niveau scolaire par l'OCDE
L'OCDE a publié sa dernière évaluation du niveau scolaire, le PIRLS (Programme International de Recherche en Lecture Scolaire) sur la compréhension de l'écrit par les élèves de CM1.
Le Conseil National des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) tire les premières leçons de sa nouvelle composition avec la participation des "personnes concernées par la pauvreté et la précarité"
Dans un rapport publié le 23 mai, le CNLE analyse l'impact de ce "choc de participation" et tire les premières conclusions de son expérimentation de participation des personnes concernées par la précarité dans ses travaux.
...sur les inégalités sociales et la pauvreté
L'Observatoire des inégalités consacre un dossier spécial sur la fracture sociale dans son dernier rapport sur les inégalités en France. Celui-ci montre que les inégalités demeurent aigües et démarrent dès la petite enfance. Par exemple, dans les écoles des territoires les plus défavorisés, seuls 42% des enfants en CP ont une maîtrise satisfaisante de la compréhension orale du vocabulaire, contre 75% dans le reste du pays. Ces inégalités ne parviennent pas à être corrigées par la suite du parcours scolaire. Autre donnée frappante, près de 20 000 ouvriers sont victimes d'accidents graves et 500 meurent dans l'exercice de leur profession chaque année, contre respectivement 1 800 et 69 pour les cadres. Aussi, arrivés à la cinquantaine, les cadres touchent en moyenne 5 000 euros net de salaire contre 2 000 euros pour les ouvriers. Les premiers accumulent ainsi tout au long de leur vie un patrimoine qui représente une assurance contre les aléas de la vie et permet de mieux doter leurs enfants, perpétuant les inégalités. L'étude relève une évolution des classes sociales plutôt qu'une disparition des classes populaires. Celles-ci sont désormais composées d'ouvriers de l'industrie, mais surtout d'employés peu qualifiés des services, aux conditions de vie et de travail très semblables à celles des ouvriers. Voir l'article.
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L'Observatoire a également publié une étude sur le rôle de l'enseignement privé dans les inégalités sociales. Selon cette étude, le secteur de l'enseignement privé aggraverait la séparation des milieux sociaux à l'école et dégraderait les conditions de scolarité des enfants de milieux populaires dans le secteur public. La sociologue Fabienne Federini rappelle que 54% des élèves sont issus de milieux sociaux favorisés ou très favorisés dans les établissements privés, tandis que les collèges en REP et REP+ accueillent au moins 60% des enfants de milieux défavorisés. En 1989, la part des élèves très favorisés dans le privé dépassait de 10 points celle du public, aujourd'hui, cette même part est supérieure de 23 points. La ségrégation résidentielle joue un rôle important : la majorité des établissements privés en Île-de-France se situe dans le 6e, 7e et 16e arrondissements, contre moins de 20% en Seine-Saint-Denis. La proportion d'enfants d'ouvriers ou d'inactifs scolarisés dans le privé est de 16,7%, soit deux fois moins que dans le public (32,7%), alors qu'ils constituent près de 60% des effectifs d'éducation prioritaire. Le profil des élèves est également différent : la proportion des élèves de 6e en retard dans le privé est trois fois moindre (2,8%) que celle observée en REP+ (8,8%). Enfin, ces établissements s'adresse beaucoup moins que le public aux élèves en grande difficulté scolaire ou ayant un handicap. Près de 50% des collèges REP+ comprend une section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa) contre 5% des collèges privés. Aussi, les études sur le niveau des collèges privés montrent combien les meilleurs résultats affichés par ces établissements s'expliquent principalement par les caractéristiques sociales et scolaires de leurs élèves. Voir l'article.
...sur la fracture numérique
L'Insee révèle dans une nouvelle étude que plus d'1,3 million de Franciliens de plus de 15 ans étaient en situation d'illectronisme en 2019, soit 12% des habitants d'Île-de-France. Si ce chiffre reste plus faible que dans les autres régions de France, il cache des disparités. L'illectronisme est plus présent au nord et à l'Ouest de l'Île-de-France : il concerne 15% de la population de Seine-Saint-Denis, 13% dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine. Les profils diffèrent également selon les départements. En Seine-Saint-Denis, la méconnaissance informatique touche essentiellement les moins diplômés et les moins actifs, tandis que dans les Hauts-de-Seine, ce sont surtout les personnes âgées (1 sur 3 de 70 à 79 ans, 2 sur 3 pour les plus de 80 ans) qui sont concernées. En moyenne, l'illectronisme touche 20% des personnes âgées de 60 à 69 ans, notamment les chômeurs (26%) et les inactifs non retraités (38%). Voir l'article.